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caramels
7 août 2005

un dimanche matin ordinaire

Etre en vacances, c’est indéniablement bien. Enfin je veux dire être en villégiature ailleurs. Mais alors quel plaisir on a à retrouver chez soi des activités familières, de ces petits riens qui donnent un goût suave à la vie. Ainsi : ce dimanche matin, le dernier jour de mes congés d’été. Je noue les lacets de mes vieilles Reebok. Je traverse la rue et je m’élance dans le chemin creux qui part en face de la maison. J’adore ce chemin. Ombragé sur quelques centaines de mètres, il a gardé un charme certain. Dans moins de deux mois, on y ramassera notre réserve de noix. C’est quand même un peu dommage qu’il soit si proche de la porcherie. Je sors de l’ombre et suis assailli par un parfum voluptueux du maïs en fleur. Bon il faut bien avouer que j’aime cette odeur, même si les paysans m’agacent à s’obstiner ainsi à planter cette céréale si gourmande en eau. A l’extrémité du champ de not’maire, le chemin soudain empierré s’enfonce dans un bois de chênes. J’en apprécie la fraîcheur. Je longe ensuite la réserve de chasse du bourg voisin, peut-être aurais-je la chance d’apercevoir un faisan ou deux, c’est déjà arrivé. Bon, ce n’est pas pour aujourd’hui. Un tapis de feuilles jaunes atteste de la présence de merisiers. Le merisier, c'est comme les cerisiers de nos jardins, ça jonche de bonne heure. En passant près du dolmen, j’éprouve un petit moment d’émotion en pensant que ce monument multi millénaire s’est affaissé il y a seulement quelques décennies. Moi, je l’ai toujours vu comme il est, avec son aspect de ruine dans sa clairière au milieu d’un bosquet de chênes. Mais je n’invente rien, c’est le directeur de l’école qui me l’a dit. Les effets conjoints de la sécheresse et d’un quelconque séisme mineur, je présume. Ensuite je traverse la route de Château-Larcher et je longe un champ de blé maintenant tout en chaume. C’est un peu triste un champ moissonné, mais je capte encore un subtil relent de ce parfum de grain mur que j’aime tant. Je regarde brièvement le vallon verdoyant, sur la droite, symbole de fraîcheur. Je remonte vers Fontjoise, puis j’oblique à gauche sur la petite route qui descend vers le village. Je croise une fermière qui revient avec son chien fidèle d’avoir conduit son troupeau de chèvres au pâturage. Je ne la connais pas mais nous nous saluons. Au passage je suis salué par un chœur de bêlements. Plus bas, je traverse la départementale et m’engage le long de la réserve de chasse de notre commune, cette fois ; là j’ai plus de chance de rencontrer des lièvres ou des perdreaux, mais une fois de plus je n’aperçois aucun gibier. A l’approche du ruisseau, un héron, en faction parmi les vaches, prend un envol majestueux et s’en va faire la vigie un peu plus loin. Je longe une haie de prunelliers et une horde de merles goulus s’égaille en toutes directions. Je me dis qu’ils feraient mieux de se contenter de ces maudits fruits bleus et laisser mes figues tranquilles. Par un nouveau chemin creux, je rejoins la route de Vaintray, en haut du village, je la suis sur quelques centaines de mètres, puis tourne dans un chemin sur la gauche. Au coin d’une haie se trouve une vigne. J’ignore à qui elle appartient mais elle me fait envie. Elle est parfaitement entretenue, le sol est caillouteux à souhait : je me demande si le propriétaire produit pour son usage personnel un nectar inoubliable ou bien une ignoble piquette comme en faisait autrefois le grand-père d’Elle. Par un sentier qui s’enfonce sous les aubépines je gagne le bas du coteau, que je longe ensuite jusqu’au village. En passant près du ruisseau je constate avec amertume qu’il disparaît entièrement sous les cressons sauvages. On entend son murmure, ce qui atteste encore de la présence d’un mince filet d’eau. Mais la sécheresse a fait son œuvre. Lorsqu’on a acheté la maison, il y a plus de vingt ans, il se disait qu’on pouvait y pêcher des truites. Elles ont dû se sauver depuis bien longtemps. Par une côte un peu raide et bitumée de frais, je regagne la maison. Tout en sueur. Je n’ai pas l’habitude d’être ainsi attentif à mes sensations lorsque je fais mon FOOTING dominical, mais il le faut bien. Si je veux vous raconter.

Fait du bruit en frottant : 8 lettres dont R E L U I S

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Commentaires
S
hum c'était donc de la bière BOURGANEL que tu as rapporté TIDO, moi je n'en ai déjà plus....ni de l'une ni de l'autre....Ma curiosité me pousse à demander : où ça dans la région d'Aubenas exactement ???? Mais j'ai peur que tu ne lises jamais ce commentaire, vu que je poste à retardement !!!<br /> <br /> Phil, précision : je suis ardéchoise de naissance, mais j'ai rapatrié la Drôme 5 jours plus tard !!! Mais cela laisse des traces ;-) et puis ma grand mère était une ardéchoise pure souche alors....
P
à la tienne , Tido !
T
Je n'ai même pas eu le temps de striduler. Mais au moins celui de hoqueter, en lisant l'évocation de la bière ardéchoise à la châtaigne...<br /> De retour de la région d'Aubenas, j'ai rapporté de la bière à la myrtille et de la bière à la châtaigne. J'ignorais alors que je boirais les survivantes à votre santé.<br /> Alors... à votre santé !
P
en super forme, la Rainette !<br /> Syl, ardéchoise ? je te croyais dromoise. ai dû louper un épisode ;-) A la deuxième goutation, je l'ai trouvé bien bon l'apéro à la chataigne ! <br /> Dia, pas si vite !
R
Comme la cigale ?<br /> Me ouala reviendue !!!
caramels
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