la sauce
A Syl
Ils étaient six petits encornets à m’attendre sagement sur leur lit de glace.
Arrivés à la cuisine, il furent prestement dépecés, vidés de leur encre, découpés en lanières. Tout ça avec amour bien sur, et avec un petit couteau très tranchant que j’affectionne particulièrement pour ce genre d’exercice.
Dans un fond d’huile d’olive d’Espagne, en compagnie d’un oignon émincé finement, ils allèrent pleurer.
Ils étaient bien chauds quand d’un verre du premier alcool venu ils furent arrosés. Cette fois-ci ce fut de la vodka. Suédoise. Une allumette fut craquée, et la flamme bleutée les lécha subtilement.
Un peu de farine (bio) vint ensuite les enrober, une cuiller en bois les remuer, un coulis de tomates maison les régaler.
Du sel et des épices les rejoignirent encore, je ne vous dirai pas lesquelles, je ne sais plus, mais si vous voulez m’imiter, vous avez l’embarras du choix et de l’inspiration.
Pour finir en douceur, un lait de coco vint éclaircir la sauce.
Dans les verres le bourgogne aligoté brilla d’un reflet doré. Croyez moi si vous voulez, mais Elle et moi n’en avons pas laissé, de ces petits encornets.
Mais la sauce ?
Un peu de pain frais y fut trempé. Mais quoi, il en restait encore.
Le jour suivant du thon blanc (en boite) fut émietté dans deux RAMEQUINS, recouvert d’une fine tranche de comté et nappé de la fameuse sauce des encornets. Puis saupoudré de parmesan râpé. Puis mis à gratiner le temps d’un apéro.
Elle et moi nous régalâmes une fois de plus. Dans les verres le bourgogne aligoté brillait encore de son reflet doré.
Ça pique et ça s’attrape à la ficelle : A B D I L + 2 jokers