expositions
Dans le poste il y a Alain Souchon. Il ne chante pas, il est l’invité d’une émission musicale. Il souhaite écouter le concerto pour clarinette de Mozart.
Dans Paris, dit-il, il y a un type qui s’installe avec une sono dans les rues ou dans les couloirs du métro, il s’empare de son instrument, et inlassablement il joue le concerto. Souvent, dit-il encore, le musicien des rues officie près des musées pour aider les visiteurs à patienter dans les files d’attente. La musique adoucit les mœurs, parait-il. Alain Souchon dit qu’il est toujours ému par la musique que ce clarinettiste répète à l’envi.
Je l’ai déjà rencontré, le type à la CLARINETTE, et plus d’une fois. Effectivement il est souvent près des musées. Sauf que sa musique ne m’émeut absolument pas. Et qu’elle n’a pas tendance à m’adoucir. Bien au contraire. C’est déjà largement hors de limite du supportable de faire la queue pendant une heure et demie pour voir une expo, alors les trilles lancinantes du mec, hein….
C’est ce qui nous est arrivé quand nous avons vu l’exposition Klimt et consorts au Grand Palais. Une heure et demie de queue. Une horreur. Et le type à la clarinette était là.
En plus l’expo était moche.
J’aime Klimt. Soit. Mais il ne représentait qu’un quart de l’exposition. Puisqu’il y avait trois autres peintres, Schiele, Kokoschka, Moser. Et à mon goût, les peintures de ces trois-là sont laides. Et si je dis que l’expo est moche, c’est maintenant souvent le cas : impossible ou presque de voir quoi que ce soit d’un peu près, les visiteurs armés d’audio guides sont agglutinés, il faut jouer des coudes, les œuvres de petit format sont invisibles… nul, je vous dis. Les dix euros du billet d’entrée me sont restés un peu en travers de la gorge.
De manière inespérée notre visite au Grand Palais s’est pourtant conclue par une embellie. Alors que moroses nous déambulions devant les tableaux, un speaker a annoncé que Gérard Rondeau dédicacerait son livre à la librairie du musée. Je me demandais ce que cela signifiait, et puis, à la sortie de l’exposition, j’ai repéré qu’à l’étage supérieur on pouvait admirer les œuvres de ce photographe.
Quelle heureuse surprise que cette exposition de photos ! Pendant quinze années l’artiste a hanté les coulisses des musées, et les installations d’expositions. Cela donne un ensemble d’une grande intensité, très riche, plein d’émotion et d’humour, superbe. Et peu de visiteurs s’aventurant là où c’est gratuit, personne ne vient vous gâcher le plaisir. Ce plaisir là, je vous le recommande chaudement. Dépêchez-vous, ça se termine le 9 janvier.
Je vous offre le mien, ça ne peut pas faire de mal : E I R R S + 2 jokers