saumur
Passer la Loire à Saumur, par le pont du Cadre Noir, est un exercice périlleux. Enfin pour moi. Si je conduis. Ce qui était le cas lundi. Puisque j’étais seul. Périlleux parce que c’est beau. Tout simplement. C’est beau, donc je regarde. A droite, cette vue splendide sur la ville, ses toits d’ardoise, ses murs de TUFFEAU, son château qui veille paresseusement. A gauche le fleuve. Magnifique dans sa sauvagerie, ses bancs de sables aléatoires, ses courants qu’on sait meurtriers. Situation périlleuse, car tout en admirant ces vues inoubliables, je dois me préserver des ralentissements impromptus des véhicules qui me précèdent. Je suis venu une seule fois dans cette ville pourtant peu lointaine de chez moi. Souvenir qui m’emplit d’une tristesse soudaine. Nous étions cinq amis. Nous déjeunions paisiblement à une terrasse, non loin du fleuve. Nous devisions de tout et de rien. Catherine la sage rayonnait, la sage et pourtant la plus jeune d’entre nous. Catherine. La meilleure amie de mon épouse. Après le repas nous ferions quelques pas vers le château, que nous ne visiterions pas, puis notre ravissement alternerait avec notre incompréhension dans la galerie d’art de chez Bouvet-Ladubay…
Un jour le crabe a montré ses ignobles pinces. Catherine est partie.
Mal barrée, TROUEE + joker.