urgence
Je venais de passer Saumur. J’avais encore dans les yeux le spectacle grandiose de la Loire. Les idées se formaient, les mots bouillonnaient en moi tels le courant du fleuve…
M’arrêter s’imposa soudain comme une URGENCE. Pourtant ne pas bifurquer vers le Coudray-Macouard (j’avais lu récemment dans « Détours » que c’était un beau village, à voir). Sauf qu’il était midi, que l’éclairage était d’une blancheur et d’une platitude désespérante, que je n’avais plus envie de voir, que j’avais envie d’arriver au plus vite, que ce voyage n’était finalement pas une réussite. Aviser néanmoins un bref parking ombragé sur le bord de la nationale. Sortir du flot de la circulation (cette route est une catastrophe). Satisfaire à un besoin naturel. Puis ouvrir le hayon de la voiture m’emparer de l’ordinateur portable m’asseoir au volant ouvrir la sacoche du portable allumer l’ordi posé sur mes genoux brancher la clé USB changer de lunettes. Recueillement. Ignorer les poids lourds qui filent à grand bruit et impriment à la voiture arrêtée un roulis désagréable. Puis comme un soulagement, délivrer les mots. Mots de beauté et de tristesse.
Ce mot de peu de lettres comportant E et Y est à désirer.