j'ose aimer
d’abord, je prends un bel OIGNON, que j’épluche et émince j’espère sans pleurer. Je le fais blondir doucement dans la poêle, avec de l’huile d’olive. De ce hachis je fais comme un lit au fond d’un petit plat ovale qui va au four, et amoureusement je l’allonge, elle, sur ce matelas fumant. Je l’enduis ensuite de moutarde, je l’arrose de vin blanc et je l’enfourne à chaleur moyenne pendant une bonne demi-heure. Par la vitre du four, je vois sa peau se fendre, et dorer, et ruisseler. Avec une cuiller je prends un peu de vin au fond du plat, et je l’arrose, ça crépite de façon presque imperceptible et à cet instant un fumet alléchant me ravit les narines. Plus tard, je pose sur la table un rond de liège, je sors du four le plat brûlant et je le pose dessus. Je me sers un verre de vin, que je déguste en la dévorant de yeux, je laisse durer le plaisir de l’attente, puis d’une lame experte je l’entame, la chair se défait mais peu importe, je goûte la première bouchée et la savoure, l’andouillette, c’est rien que du plaisir.
Couvre et peut se couvrir (de mots) : 7 lettres dont R O S I E