voie d'eau
Il faisait beau mais brumeux. On sentait bien que l’orage allait gronder ce soir-là. La route s’élevait en lacets serrés, et soudain on a dominé la vallée. De très haut. Le Rhône était un mince filet d’acier. Nous savions que les taches verdâtres étaient des vergers ou des vignes. La ville semblait très étriquée dans son écrin de montagnes. Au-dessus miroitaient des glaciers. Nous avons garé les voitures, nous avons trouvé le point de départ de la promenade choisie, celle qui longe le BISSE d’en haut à l’aller et revient par le BISSE du milieu. Vous ne savez peut-être pas : dans le Valais, les BISSES sont de longs canaux d’irrigation par lesquels l’eau des glaciers nourrit les cultures et les MAYENS (les alpages de printemps, de mai). Pour quelqu’un comme moi qui manque d’entraînement, c’est parfait, ce genre de randonnée, c’est comme marcher le long d’une voie ferrée ou sur un chemin de halage, la pente est faible. Au retour nous n’avons pas résisté à l’envie d’une halte au stand d’un petit producteur de fruits : ses abricots étaient gros comme des pommes, et savoureux !
Le soir, nous avons eu droit à l’orage attendu, mais ceci est une autre histoire.
BISSE n’est pas un mot très passionnant pour le scrabbleur puisqu’il existe le verbe bisser. Par contre il vaut mieux connaître MAYEN, c’est un classique.
Ça n’est pas dans les vergers, mais on en mange des grappes : EIINORR+joker.