coucher de soleil
Le soir nous montions au Mont-Roland, non pour faire nos dévotions au sanctuaire local, mais pour attendre l’instant magique où le soleil chavirerait derrière la Côte d’Or. Nous étions à genoux dans les hautes herbes, Eric et moi, et nous mitraillions à tout va, on se serait cru en guerre, la guerre des images. Moi Canon, lui Minolta. Je ne sais pas qui a gagné. Je crois que je ne suis pas loin d’y avoir grillé une pellicule entière. Et puis nous enivrions de paroles et de SAKE. Des deux je crois bien que c’étaient les paroles qui soûlaient le plus, envolées lyriques à propos de musique, de livres, de filles… J’ignore lequel de nous avait déniché, et où, ce flacon d’alcool de riz, que nous consommions avec quelque modération, somme toute, il fallait bien qu’il dure quelques jours, jusqu’à ce que nous prenions la route pour Rosenau où il rejoindrait sa dulcinée du moment. J’ai fait des images superbes, je trouve, en jouant de toutes les possibilités de réglage du reflex, des avec herbes nettes et fond flou, des avec le contraire, des toutes floues avec orgie des couleurs du couchant. Vous ne pourrez même pas les voir, ce sont des diapos, c’est dommage.
PINCE + 2 jokers, on en a marre.