jardin d'Eyrignac
Le guide dit qu’on ne doit pas marcher sur l’herbe, on doit le suivre sur des espèces de bordures en pierre. Situation inconfortable pour qui veut prendre le temps de saisir une perspective. Surtout si plusieurs types armés d’appareils photos se bousculent pour saisir des perspectives. Il vaut son pesant de cacahuètes ce guide avec son ton un rien pédant, qui nous explique le choix des couleurs et des formes et qui magnifie l’art TOPIAIRE. Il nous entraîne dans un espace circulaire, sorte de tour végétale où créneaux et meurtrières s’ouvrent à travers le buis taillé sur la campagne alentour. Il nous invite à y projeter notre regard, le petit groupe que nous formons commence à s’égailler, on nous rappelle à l’ordre, dans un jardin à la française l’anarchie n’est pas de mise, il convient de tourner dans le bon sens. Puis nous pénétrons dans une autre pièce végétale et soudain il devient possible de fouler le gazon. Un beau gazon bien fourni, tondu au millimètre, composé comme il se doit de ray grass, de fétuque et de pâturin, pas du tout ressemblant avec ma pelouse qui est faite de trèfle et de diverses cochonneries. Ce beau tapis vert est une invite à la jouissance, Elle enlève ses chaussures et sourit de plaisir. Deux jeunes filles l’imitent. Petit bonheur.
8 lettres dont E T E N D : d’ Alençon, ajourée.