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caramels
13 septembre 2005

délestage

Mon père avait installé son bureau sur le palier desservant les chambres. Lorsque l’humeur était aux vacances, on le voyait parfois déployer sur ce meuble ses cartes routières. Il s’emparait d’une grande règle plate qu’il posait sur la carte. Puis il écrivait longuement, avec application, sur son bloc-notes : il composait l’itinéraire du voyage, comme il aurait composé une sonate s’il avait été musicien. Il n’était pas question en effet que nous nous mêlions au gros de la foule transhumante, sur des trajets connus de tous, non. Et je parle d’une époque où les itinéraires de DELESTAGE de Bison Futé n’existaient même pas.

Nous habitions à une trentaine de kilomètres au sud de Paris, à distance à peu près égale entre les nationales 7, à l’est, et 20, à l’ouest, axes qui pouvaient tous deux sembler normaux pour rejoindre des villégiatures méridionales. Et bien non. Il était hors de question de se fourvoyer sur la 7, bien trop encombrée supposait-il. Et puis la 20… de toute façon il convenait d’éviter Orléans et ses embouteillages (prétendus). Dès le départ nous musardions donc par des routes secondaires, des nationales à 3 chiffres devenues départementales depuis bien longtemps. Je ne vous dirai même pas par où on passait exactement, il faudrait que moi-même je déploie des cartes pour m’y retrouver, et sans garantie. Le jeu était d’éviter les grands axes, on l’a compris, et les villes si possible. On passait donc loin d’Orléans, mais on n’a jamais réussi à éviter Bourges. Par contre on évitait Montluçon (je n’en ai plus tard jamais vu l’utilité). On voit qu’à l’itinéraire majeur, celui qui sinuait le long de la règle plate, se greffaient des micro-itinéraires de contournement lorsque c’était possible, avant d’arriver dans les montagnes.

Quand nous nous rendions chez mes grands-parents, c’était pareil : on évitait les villes, Troyes, Dijon (je reconnais que c’était plutôt une bonne idée), on alla même jusqu’à éviter Is-sur-Tille, gros bourg de Bourgogne, j’ignore pour quelle raison. J’ai récemment voulu prendre une partie de cet ancien trajet, mais j’étais incapable de me rappeler comment éviter Is-sur-Tille. Nous y sommes donc passés. Et je n’ai toujours pas d’explication à ce mystérieux contournement, si ce n’est une lubie de mon père.

Couronné de plumes : T O L I E R E + joker.

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Commentaires
D
>Syl l'essentiel c'est d'arriver
S
j'aurais bien aimé suivre les chemins détournés , moi...je suis du style à tenter les itinéraires ter, quatro....à ma sauce et non à celle du bison !
P
Dia, tu as raison. A propos j'ai reçu un panier de cèpes délicieux, un vrai plaisir ;-)<br /> Mouette, bien vu l'affiche de cinéma !
M
Rire ! Moi qui me perds partout (y compris dans ma ville), je n'ose imaginer si je devais flâner sur les petits axes dans l'espoir de contourner ! Et le papier qui aurait du m'être alors d'un grand secours aurait la taille d'une affiche de cinéma...
D
Je tente le roitelet
caramels
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