Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
caramels
21 septembre 2005

ennemi public

Fille numéro3 a demandé que j’enregistre une émission à la télé. J’insère une cassette dans le magnétoscope. Ou plutôt je rembobine la cassette qui est déjà dedans. C’est une connerie, car j’ai déjà enregistré dessus une émission pour mon gendre, mari de Fille numéro 1. Sur le coup, je ne m’en suis pas souvenu. Ça me revient bien plus tard et je manque m’étouffer de rire.

Ben justement, en parlant de rire : j’allume le poste afin de piloter à l’écran les paramètres de l’enregistrement, c’est plus confortable. Quand c’est fait je jette un coup d’œil machinal à l’émission en cours, c’est Ruquier et sa bande de comiques. Inutile de vous dire que je déteste ce genre d’émission. J’adore l’humour, mais comment dirais-je, au fil de l’eau, pas en package dans des émissions où les participants rivalisent de lourdeur. Et puis je n’ai pas envie de rigoler sur commande, à heure fixe. Bon, quand même. L’invité du jour me surprend. En principe ils prennent une personnalité qu’ils s’ingénient à démolir ou à mettre en défaut pendant toute la durée de l’aventure. Ce jour là, il s’agit de Michel Vaujour, je me souviens bien, l’ex ennemi public numéro un, le roi de la cavale, celui que sa femme a fait évader aux commandes d’un hélico. Le type a l’air un peu détaché, mélancolique, il se laisse assaisonner gentiment, en donnant parfois une réplique narquoise. Jusqu’au moment où une crétine de l’émission en rajoute une couche bien lourde. Et là, il se lâche, il se met à raconter, pas sa vie, non, mais qui il est, ce qu’il a enduré, son destin de truand, il insiste bien sur cette idée de destin. Il est très émouvant, on le sent presque près de craquer, et il continue de parler, calmement néanmoins, et plus personne ne moufte dans le studio, l’atmosphère est grave, aucune vanne ne fuse en aparté. Puis quelques uns se hasardent à poser timidement des questions sur le livre qu’il a écrit, un truc sur ses plus belles EVASIONS. Ce ne doit pas être facile, ils n’ont manifestement pas l’habitude de dire autre chose que des conneries. Comme moi j’imagine qu’ils sont impressionnés par ce que raconte cet homme. N’allez pas croire, je n’ai aucune sympathie a priori pour les truands, aucune fascination, il n’empêche : cet homme qui a peut-être passé la moitié de sa vie en prison impose un certain respect, malgré tout. C’est un « homme debout ».

Le bip du four retentit, il est temps de passer à table, je ne verrai pas la suite. J’éteins la télé.

L’évasion l’est souvent : 10 lettres dont 2 A, 2 E, C D U.

Publicité
Publicité
Commentaires
P
ben,je croyais avoir trouvé,désolé!<br /> Une évasion est tjs scandaleuse si on considère<br /> que y en a qui ont pas fait leur boulot correctement,non?
L
C'est un SCANDALE !!!<br /> <br /> c'est la phrase qu'instinctivement me déclenche le nom de Georges Marchais !!!!
P
Tido, beauf ? bof... je n'aime pas trop ces émissions de comiques, tant à la radio qu'à la télé mais ça n'engage que moi. <br /> Pancho, je compatis, moi aussi j'ai eu droit aux cassettes, cd et autres compiles. Le pire, c'est les enfoirés en boucle.
P
Moi aussi j'aime bien écouter Ruquier en sortant du boulot,ou plutôt j'aimais bien,puis ça m'a lassé,et ça tombait bien parceque maintenant je dois me plier aux exigences du genre "Tu mets une K7 ou un cd,papa?" veant de la banquette arrière.<br /> <br /> Le mot à trouver est un adjectif,mais son substantif correspondant (un nom donc) était très utilisé par Georges Marchais et ses imitateurs de l'époque...(j'écris sous le contrôle de Phil of course!?)
T
Et puis moi, j'aime bien écouter la "bandaruquier" sur Europe 1 quand je sors du boulot assez tôt. C'est plutôt plus fin que "les grosses têtes", et ça me permet au moins de me poser en beauf auprès de Phil-Scrabbleur dont je partage une bonne partie des goûts.
caramels
Publicité
Derniers commentaires
Publicité