l'homme debout
Le hasard a voulu que j’allume la télé à ce moment là. Envoyé spécial. Reportage sur la tournée de Bernard Lavilliers. Le stéphanois a toujours sa voix chaleureuse, il attire toujours les foules de la vallée des Anges, même si les hauts-fourneaux et les laminoirs sont maintenant de l’histoire ancienne. J’ai aimé ce chanteur qui nous entraînait tantôt dans des lointains torrides, tantôt dans les luttes des sidérurgistes.
Au début d’un concert un type a pris un micro pour parler de sa lutte de parent d’élève opposé à la fermeture d’un collège, il a conclu en disant que Lavilliers l’avait aidé à être un homme DEBOUT. J’ai aimé cette expression. J’ai trouvé qu’elle collait bien à l’image du chanteur-poète. Je me suis senti moi aussi un homme debout.
Le reportage nous a montré ensuite Lavilliers intervenant dans une classe de première, devant des lycées qui étudiaient ses textes. Ce moment était très émouvant, les jeunes semblaient subjugués. Je me suis dit qu’ils avaient une chance inouie de rencontrer l’auteur des textes analysés. Il les a quittés en leur souhaitant bon vent, même si ce moment partagé ne leur serait pas d’une grande utilité. Quelle modestie. Je pense, moi, qu’une telle rencontre ne peut que leur être d’une grande utilité, bien sur pas pour le bac. Mais grâce à elle, ils deviendront un peu des hommes, ou des femmes, DEBOUT.
Je crois bien que je vais ressortir mes vieux 33 tours.
Tentaculaire : C O N T R E + 2 jokers