ré la blanche

5 septembre 2005

Même à travers tes verres solaires, je vois ton regard, je te l’assure. Puisque le soleil déclinant éclaire parfaitement ton visage. Tu as mis ton pull depuis longtemps, et je sais que tu as froid. Et c’est vrai qu’il fait un peu frais dans la brise du soir, moi-même je porte un LAINAGE.

Tu as froid, disais-je. Et pourtant tu restes là, debout, immobile, le regard perdu au large. Songes-tu à des lointains calmes et colorés, des pays rêvés de sable fin, de cocotiers, de lagons bleus, des pays de cartes postales, où il ne ferait jamais froid, où tu pourrais rester le soir, à contempler la mer, sans qu’il te soit nécessaire d’enfiler un pull ? Ou bien savoures-tu simplement le plaisir de l’instant présent, le plaisir d’être bien, dans un petit paysage, limité par la côte vendéenne qu’on devine au loin, un paysage intime mais ouvert sur de larges ailleurs ?

Quelqu’un parle. Le charme est rompu. Nous remballons les restes de notre repas froid. Je ramasse le plateau de pêches qui faisait notre dessert. Nous nous engageons dans le sentier sableux qui escalade la courte dune. Je me retourne pour un dernier regard, peindre un tableau mental, je sais que ce moment et ce lieu exquis resteront présents longtemps en moi.