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caramels
7 octobre 2005

coquillage

Mon grand-père avait des talents de cuisinier reconnus. Et surtout de pâtissier, c’est le métier qu’il avait appris. Ça explique pourquoi le dimanche il y avait souvent un repas d’apparat où étaient invités divers cousins, oncles, tantes. Pas tous à la fois heureusement, mais quand même cela faisait du monde. Alors ma grand-mère préparait la salle à manger.

Je n’ai pas trop de souvenirs de la chère, quand j’étais enfant la nourriture ne m’intéressait pas tellement. J’ai encore en tête, toutefois, les somptueux pâtés en croûte, sortes de paquebots odorants exhalant leur fumet de viande marinée par des cheminées de papier sulfurisé ; et puis les salades russes, avec les œufs découpés en tout petits grains ; et puis les polkas, sortes de tartes en pâte à chou garnies de crème pâtissière et nappées de CARAMEL.

Tout ça pour dire que ces repas du dimanche, je ne les appréciais pas plus que ça, on causait fort, c’était bruyant, ça traînait en longueur. Pour un enfant c’était pénible.

Par contre j’aimais les prémices, j’aimais entrer avant dans cette salle à manger, vaste pièce où on allait rarement. J’aimais son parquet à chevrons fleurant l’encaustique. J’aimais les meubles, je les trouvais magnifiques, tout en bois sculpté ; je n’appris que bien plus tard que ce mobilier des années trente n’avait aucune valeur. J’aimais l’instant où ma grand-mère étalait sur la table une belle nappe blanche empesée. J’aimais l’aider ensuite à mettre le couvert, attentif, presque recueilli, de peur de casser quelque pièce de vaisselle précieuse.

A chaque fois il se trouvait un moment où elle s’emparait sur le marbre du buffet d’un gros coquillage que mon oncle avait dû ramener de Dakar. Elle me disait colle le sur ton oreille, tu entendras la mer. La mer, je l’avais déjà vue, mais c’était quand même pour moi un monde mystérieux, nos villégiatures familiales se trouvant généralement dans l’est du pays. Je mettais le coquillage sur mon oreille, et de fait je percevais le souffle puissant de l’océan, je sentais un parfum d’algues, et des embruns imaginaires me fouettaient le visage.

Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours privilégié l’oreille gauche.

Ils peuvent être baveux du milieu. Moi je les préfère bien verts  : T A C O S + 2 jokers.

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Commentaires
P
bon, je vois que tout le monde lit des polars et connait l'argot du milieu.<br /> Dia je te laisse la mayo et les crevettes pour cause de cholémachinchose, et je prends le reste.
P
Ben oui ça m'a l'air d'être ça le mot ! on va attendre que Maître Phil donne son verdict !<br /> Quel beau texte, je raffole de ces souvenirs.
S
je prends le cumin et le citron, et je te laisse le reste Dia
D
Avec des crevettes, pamplemousse, mayo au cumin et bp de citron!
S
Moi ils ne m'aiment pas , vert ou pas bien vert...et ceux en robe je m'en passe ;-)
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